Michel Baslé vient d’être élu Vice-Président d’Angers Loire Métropole en charge de l’Enseignement supérieur et de la recherche. L’occasion de faire le point avec lui sur le sujet.
Quelle place tient l’enseignement supérieur et la recherche ?
L’enseignement supérieur et la recherche sont deux éléments majeurs pour le rayonnement et le développement des territoires. Ils représentent un poids économique considérable. Ainsi, la collectivité angevine dépense chaque année autour de 10 millions d’euros en la matière et, « en retour », on peut estimer les retombées économiques sur le territoire des étudiants, des établissements d’enseignement supérieur et des chercheurs à près de 400 millions d’euros ! Même si un tel calcul a ses limites, on peut dire sans se tromper qu’il s’agit là d’un secteur d’une rentabilité redoutable.
Et en matière de rayonnement ?
Plus de 10 % des 40 000 étudiants angevins sont étrangers. Et quand on recense les établissements étrangers liés par des accords de partenariat avec leurs homologues angevins, on obtient une liste impressionnante de 500 noms partout dans le monde. C’est une véritable reconnaissance internationale de nos compétences.
Comment cela se traduit-il sur les campus angevins ?
Par une très forte attractivité de nos établissements. En 2000, les effectifs n’étaient que de 29 000 étudiants. Depuis, ce chiffre a tout simplement progressé de 34 % contre 26 % au niveau régional et 18 % au niveau national. A elle seule, l’Université d’Angers gagne environ 750 étudiants chaque année depuis cinq ans !
Comment expliquer ce succès ?
Avant tout par la qualité des enseignements. Avec 64 % de réussite à la Licence, l’Université d’Angers est en tête du classement national (41 % au Mans et 44 % à Nantes). La fac de médecine inscrit elle aussi régulièrement son nom dans les cinq plus performantes de France. Je ne cite que ces deux exemples mais ils sont nombreux, notamment en termes de placement en emploi à l’issue des études.
Autre point sur lequel Angers a su renforcer ses positions : c’est le lien entre recherche et formation. Et la corrélation est évidente entre, premièrement, la qualité de la recherche sur un territoire, deuxièmement, sa capacité à attirer des chercheurs et enseignants-chercheurs de haut-niveau et, enfin, son attractivité auprès des étudiants en quête d’enseignements de qualité. Un chiffre traduit cela : en 10 ans, on est passé de moins de 200 doctorants à plus de 500.
Quel rôle joue la collectivité en la matière ?
Nous facilitons la coordination entre établissements. Cela se traduit par les échanges au sein d’Angers Loire Campus. Il s’agit ainsi de renforcer les coopérations et éviter dans la mesure du possible une concurrence trop frontale entre établissements du territoire. La collectivité est aussi là pour accompagner en particulier financièrement les projets signifiants, notamment dans les filières d’excellence : le végétal, la santé, les matériaux organiques, le tourisme et l’électronique… Nous jouons également un rôle d’anticipation en faveur de secteurs émergents et d’avenir. Par exemple, nous favorisons la coordination des acteurs de la Silver économie et n’hésitons pas à nous engager aux côtés de porteurs de projet de recherche en la matière.
Biographie Michel Baslé
Né le 3 décembre 1944, à Thouars (Deux-Sèvres). Marié et père de quatre enfants.
Il a suivi des études de médecine à Angers avant d’être nommé interne au concours des hôpitaux d’Angers en 1969. Il devient chef de clinique en 1975 avant d’occuper le poste d’assistant en biologie en 1978. Professeur des universités spécialisé dans l’histologie et l’embryologie en 1981, il assure en parallèle sa fonction de praticien hospitalier. Durant sa carrière, il sera directeur d’un laboratoire d’analyses médicales, d’un laboratoire de recherche sur les maladies osseuses, d’un plateau technique en microscopies avancées avant de devenir vice-président de l’Université en charge de la recherche, de la formation doctorale et des programmes de recherche « Europe » entre 2002 et 2008. De 2008 à sa retraite en 2013, il est chargé de la recherche et de l’enseignement supérieur de l’Unam (Université Nantes Angers le Mans). Au cours de sa carrière, il signe plus de 250 publications scientifiques. En 2014, il est élu conseiller municipal et conseiller communautaire. Il s’agit de ses premiers mandats politiques.
Publié le 14 mai 2018